Un autre sens au trans-sport !
Là où il y a une volonté, il y a un chemin ! C’est avec cette philosophie, que nous nous sommes déjà lancés dans un nouveau plan quinquennal “Ensemble, agissons! 2022-2026” , bien que nous étions au même moment en phase de clôture et d’évaluation de notre précédent programme. Le prochain bulletin d’information en approfondira le contenu , mais pour l’instant, nous souhaitions vous présenter Karama Solidarity, notre nouveau partenaire. Vous découvrirez également le témoignage de Estelle, ancienne stagiaire, sur son expérience sur les routes congolaises avec l’équipe de CONGODORPEN.
Y a-t-il une différence entre sport et transport dans les zones rurales de la R.D Congo ?
Nous y faisions mention dans notre précédente newsletter : depuis ses débuts CONGODORPEN a identifié le déploiement du réseau routier comme l’un des enjeu majeur du développement en zone rurale de la RD Congo. Pour réaliser le commerce du maïs et du café, la question du transport est cruciale. Par le passé nous avons fortement travaillé à l’amélioration des voiries (routes et ponts). Malheureusement suite aux guerres civiles successives, tout est tombé en ruine. Pour avoir une image plus contemporaine de l’état des routes, nous avons sollicité Estelle Compere Leroy, stagiaire bio-ingénieure chez CONGODORPEN et qui, dans le cadre de notre Projet Nature, a réalisé son stage d’immersion chez nos partenaires ADINE et CDI durant l’année 2020-2021.
Les réseaux routiers en R.D Congo sont-ils comparable à ceux de Europe ?
Pour se rendre à son lieu de stage, Estelle a en effet été confrontée à l’état du réseau routier congolais. Ses premières impressions ont été que le terme « réseau routier » comportait une tout autre signification que celle qu’elle en avait en Belgique. Elle nous parle de son expérience entre Bwamanda, Gemena, Gbadolite et Yakoma : « En RD Congo, on ne peut pas dire qu’il y ait de route à proprement parler. Sur le tronçon de 500 km, seuls 20 km étaient asphaltés. Le reste de la voirie est très sensible à l’érosion, entraînant des ornières et ravins de plusieurs mètres de profondeur. » En effet, le sol du nord de l’Ubangi est constitué d’argile, ce qui rend le sol extrêmement boueux à la moindre pluie et donc ne facilite pas particulièrement le transport.
Quel serait le conseil le plus judicieux avant d’entreprendre un safari en R.D Congo ?
Prendre la route en RDC n’est pas quelque chose que l’on fait seul. Estelle était accompagnée d’un chauffeur très expérimenté, son équipe de mécaniciens ainsi que de deux membres de notre bureau local. Les convois sont en effet toujours composés de plusieurs personnes pour paliers, ensemble, aux aléas du voyage (embourbement, pannes…). Estelle nous raconte qu’elle ne s’est (quasi) jamais sentie en danger, mais plutôt qu’elle retiendra l’aventure permanente que constituent les déplacements dans cette région. « Je voyais bien que le conducteur connaissait la région comme sa poche, qu’il était bien conscient de l’état de la route et qu’il avait cette faculté à anticiper les choses », nous raconte-t-elle avouant ne pas s’imaginer pouvoir un jour conduire un jour elle-même sur de telles routes. 😀
Que compte faire Congodorpen pour améliorer les réseaux routiers dans les zones rurales congolaises ?
Un meilleur réseau routier est indispensable pour soutenir les familles d’agriculteurs dans les provinces et zones rurales congolaises. C’est pourquoi nous unissons nos forces avec organisations de la société civile nommée « cantonniers » afin de travailler ensemble à l’amélioration des routes. Les voiries constitueront un axe stratégique important de notre programme « Ensemble, agissons ! 2022-2026 ».
Un nouveau partenaire pour ce quinquennat mais qui est Karama Solidarity ?
Comme vous le savez, notre nouveau programme quinquennal 2022-2026 a été approuvé par la DGD, l’organe en charge de la coordination de la coopération belge au développement. Nous détaillerons spécifiquement le contenu de ce nouveau programme dans notre prochaine newsletter. Mais d’ores et déjà, nous sommes heureux de pouvoir vous présenter notre nouveau partenaire, Karama Solidarity. Avec eux, et sur base de notre expérience avérée et éprouvée en RD Congo, nous allons étendre notre vision et son approche intégrée au Maroc.
Karama Solidarity n’est pas étrangère aux actions caritatives. Leur objectif principal est de soulager les souffrances des plus pauvres du monde. Et cela peut se comprendre de manière très large, car notamment lors de la première vague de COVID-19, ils étaient présents pour faire don de trois respirateurs à l’hôpital universitaire Saint-Pierre de Bruxelles. Leurs bénéficiaires sont donc situés dans le monde entier et leurs sympathisants viennent d’horizons divers. Des raisons suffisantes pour leur poser quelques questions au travers de leur chef de projet, Julien Carr.
Qu’est-ce qui distingue Karama Solidarity de Congodorpen ?
Personnellement, je ne pense pas que nous soyons semblables, même si nous partageons la même vision. Congodorpen a des années d’expérience dans le travail de terrain réel et c’est un énorme avantage. Nous n’en sommes qu’à nos premiers pas dans ce domaine, mais, je me répète, nous sommes très compétents en matière de collecte de fonds. Nous nous complétons parfaitement.
Où en est-on avec la B.D Lumumba ?
Nous l’avions annoncé dans notre dernier bulletin d’information et elle est maintenant sur le point de sortir : une version néerlandophone de la bande dessinée « Lumumba ». Découvrez l’histoire de l’homme derrière la légende. Découvrez l’histoire de la vie de Patrice Lumumba.
Avec un préfinancement atteignant 119% de notre objectif, nous pouvons commencer la production, mais ce n’est pas tout. D’une part, nous avons la présentation de la bande dessinée le 29 juin au Musée belge de la bande dessinée à Bruxelles. Jan Cumps, l’un des traducteurs de la bande dessinée et membre de notre assemblée générale, y donnera également une conférence intitulée « Congo Verstript ». Si vous connaissez l’encyclopédie vivante que représente Jan, vous saurez que cette présentation sera certainement très fascinante et enrichissante. Sinon, venez le découvrir !
De plus, sachez qu’en face du Musée de la bande dessinée se trouve le Musée Marc Sleen, où se tient actuellement l’exposition « Congo Comics ». Un savant mélange entre le regard que portait le père spirituel du héros de bande dessinée Néron sur l’Afrique et une exposition de 8 artistes de bande dessinée contemporains de la RD Congo. Asimba Bathy, l’auteur-illustrateur original de la BD, n’y sera pas représenté, mais il sera présent à la présentation que nous organisons le 29 juin. Coïncidence heureuse, lors de notre atelier de préparation au lancement de notre nouveau programme dans nos locaux à Kinshasa organisé avec notre partenaire CDI-Bwamanda, il s’est soudainement présenté à la porte et a discuté avec toute l’équipe. Super stimulant et enrichissant pour toute l’équipe !
D’autre part, nous avons une petite surprise. Sur base de la bande dessinée, nous travaillons actuellement sur un dossier pédagogique avec lequel nous fournirons aux enseignants et aux éducateurs des supports pédagogiques intéressants pour faire de la décolonisation un sujet de discussion encadré.